Ebola : les traitements expérimentaux dominent une réunion d'experts à Genève - MAP
04.09.2014 - 10h30

Genève, 04 sept. 2014 (MAP) - Les possibilités d'usage de traitements expérimentaux contre la fièvre hémorragique Ebola sont au menu d'une réunion de 200 experts, organisée jeudi et vendredi à Genève à l'initiative de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les discussions tenues à huis clos portent sur "les possibilités offertes pour la production et l'utilisation" de ces traitements afin d'enrayer l'épidémie d'Ebola qui menace plus de 20.000 personnes et ne cessent de se propager en Afrique de l'Ouest, indique l'OMS.

Les experts se penchent aussi sur le champ d'intervention contre le virus Ebola, notamment pour les décideurs issus de pays touchés, les spécialistes de l'éthique, les cliniciens et les chercheurs.

D'après l'agence de l'ONU, la réunion permettrait d'"informer les autorités règlementaires nationales sur la situation des produits susceptibles d'être utilisés et favoriser les contacts entre les pays touchés et les fabricants".

La flambée actuelle de virus Ebola en Afrique de l'Ouest "est sans précédent par son ampleur et sa complexité et par la charge qu'elle impose aux systèmes de santé", a-t-elle estimé.

En août dernier, un groupe d'experts réunis par l'OMS avait conclu qu'il était conforme à l'éthique, dans les circonstances actuelles, de proposer des traitements expérimentaux.

Au total, l'épidémie a fait plus de 1900 morts sur 3500 cas d'infection dans les pays touchés, selon le dernier bilan annoncé mercredi par la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan.

Ce dernier chiffre marque une forte accélération de la mortalité puisque la semaine dernière l'OMS faisait état de 1.552 cas sur 3.069 cas confirmés. Le nombre de victimes, sans précédent depuis l'apparition du virus en 1976, surpasse ainsi la totalité des décès de toutes les flambées précédentes. Au cours d'une conférence de presse mercredi, Mme Chan a dit espérer que la transmission d'Ebola pourrait être stoppée dans les six à neuf mois, grâce à la réponse internationale qui se développe actuellement.

"Avec la réponse internationale coordonnée, la mobilisation des fonds et la venue des experts techniques, nous espérons stopper toute transmission dans les six à neuf mois", a-t-elle dit.

Le virus Ebola, qui provoque des fièvres hémorragiques, tire son nom d'une rivière du nord de l'actuelle République démocratique du Congo, où il a été repéré pour la première fois en 1976. Son taux de mortalité peut aller de 25 à 90 pc chez l'homme. Il n'y a pas de vaccin homologué contre la fièvre Ebola, qui se manifeste par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées.